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Alain Romestaing (dir.), « Lectures de Giono. Les Âmes fortes », Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016.Textes de Marie-Anne Arnaud-Toulouse, Stéphanie Bertrand, Jean-François Bourgain, Agnès Castiglione, Laurent Fourcaut, Michel Gramain, Anne-Yvonne Julien, Jean-Yves Laurichesse, Jacques Mény, André-Alain Morello, Jean-Paul Pilorget, Elena Zamagni, Corinne von Kymmel-Zimmermann.
« Les Âmes fortes » occupe une position singulière dans l’œuvre de Jean Giono. Encore plus qu'avec « Un roi sans divertissement » qui avait pourtant beaucoup déconcerté en 1947 et de façon plus subtile que dans « Noé » (1948) où les multiples récits sont ouvertement présentés comme des développements imaginaires, cette troisième « Chronique » déroute par sa complexité. Ce récit d'une vie à deux voix pour le moins équivoques, notamment celle de l'intéressée, Thérèse, est un agencement de versions résolument antinomiques et qui pourtant s'ajustent pour dessiner peu à peu le plus grinçant des portraits de l'espèce humaine. Avant les expériences du Nouveau Roman, l'auteur semble s'y complaire à éprouver le lecteur dans son désir d'adhésion à un texte contradictoire et d'identification à des personnages à l'identité éclatée. À la « vérité plurielle » de ce récit est consacrée une lecture plurielle offrant des angles d'approche multiples, de nombreux repères contextuels et intertextuels, variant les échelles et les méthodes, entre étude de réception, histoire littéraire, stylistique, critiques génétique, thématique et générique. |
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